Allez, rien de grave, la preuve (tentative d'auto-conviction)
Dur de te dire quelque chose du genre : « allez c’est pas très grave… » Essayons la méthode : non on n’éteint pas la lumière et je reste la, jusqu'à ce que tu sois endormie, te racontant une douce et belle (donc fausse) histoire…
Rien de grave : nouvelles élections en 2007.
Ainsi donc pour la première fois de sa très courte histoire, la 3eme République Polonaise a connu des élections générales et des élections présidentielles à peu près simultanément.
Ainsi donc (en théorie) la mandature qui s’ouvre durera 4 ans avec le résultat que l’on connaît : majorité (minoritaire) PiS à l’assemblée, président PiS au Belvédère. Et, pour la première fois aussi : Exécutif et Législatif ; même parti ; 4 ans…
Dans ce pays, la gauche semble avoir littéralement disparue (même pas 15% au premier tour en faisant la somme de toutes les tendances – du mastodonte à 9% ( !! ) aux groupuscules de 0,3%...).
Dans ce pays , c’est la droite Morale et Nationale catholique qui remporte le duel qui l’opposait à sa jumelle libérale. Jumelle (là encore) car finalement les divergences à attendre entre les deux prétendants ne sont pas si importantes qu’on a pu le dire selon moi. Ou ne le seront, selon moi, dans les faits. Et ce malgré les saillies de (notre) Président Lech. Et il y en a eu quelques unes.
On a en beaucoup parlé, écrit, débattu, rebondi, (pour une fois bien relaye par la blogosphere, jusqu'à la blogosphere francophone… c’est dire). A juste titre. Ces petites diatribes sur les homosexuels et « leur tentative de contamination des idées et des mœurs… », son interdiction de la gay pride (même rebaptisée ici "marche des fiertés" pour ne pas heurter la sensibilité des polonais). On a parlé aussi de ses prises de positions empruntes de grandeur de la Pologne, son anti-germanisme primaire, son euro-defiance. Son Atlantisme. Ses soutiens et relais au sein de la radio Ultraconservatrice (allant même jusqu'à incommoder le Vatican sur certaines positions. Nicolas du Chardonay Polonais mais avec une forte audience…)
Bref, pour beaucoup d’observateurs, on assiste bien a retour en force, pour 4 ans, sans opposition institutionnelle forte, de l’ordre Moral en Pologne. Taine, Bonald, Benoit 16 aux manettes du Christ des nations… un beau programme. Ciel couvert, brun, au dessus de la Pologne.
Les deux aspects les plus inquiétants et donc à suivre de très près sont le respect et l’égalité de traitement (et même le droit tout cours) des citoyens homosexuels (dont il a laisse entendre même s’il est ensuite partiellement revenu dessus qu’il « en purgerait l’administration » et la laïcité (dans les écoles d’abord mais plus généralement dans la société toute entier). Premiere mesure (peut être ?) ; des lois potentiellement liberticides en cours de discussion (Proposition de loi prévoyant de 6 mois à 5 ans d’emprisonnement pour le très vague délit « d’atteinte a la moralité » ou une autre prévoyant la condamnation de 1 an a 5 ans d’emprisonnement a tout contrevenant se rendant coupable de non moins évidente « atteinte aux sentiments religieux »…)
Dur donc. Pour l’instant et pour l’instant seulement. Car mon petit doigt me dit qu’on s’enflamme un peu trop.
Très (trop) officiellement, le PiS et le PO affirment encore pouvoir former une coalition dans les prochains jours. Si une telle coalition voit le jour, les membres de PO vont considérablement diluer le message national-conservateur du PiS et de son programme. Dont acte donc.
Mais cette coalition devient de plus en plus improbable. Car, semble-t-il, on s’achemine plutôt vers une majorité instable, de circonstance, fonction des votes, entre les (néonazis ?) la LPR et/ou SamooBrona. (Majorité instable ? mais Lech ne promettait pas-t-il une IVème République…)
Une telle coalition nationalo-populiste verrait dans un premier temps bien sur un durcissement des prise de position ostentatoires autant qu’enflammées en faveur de mesures droitières (peine de mort, serment de fidélité a la Pologne éternelle par les écoliers… tout est envisageable.) Mais d’après les analystes, la plupart des dérapages du leader du PiS et des désirs des ses potentiels allies LPR et SB sont à la fois anticonstitutionnels en Pologne et contraires a la CEDH. Dans une posture toute chiraquienne, Lech soutient ainsi des projets qu’il sait contraires au droit. Le juriste qu’il est aura beau jeu de dénoncer le diktat Européen l’empêchant de mener à bien des reformes législatives pourtant souhaitées par la représentation polonaise élue. Il ne pourra mener qu’une politique de continuation dans le respect du droit national et européen.
De plus, dans ce scénario du pire, une telle coalition qui verrait certainement le durcissement de tendances nationalistes, xénophobes, identitaires et ultra-conservatrices de la Pologne ne pourrait finir une législature.
Très vite ses allies se rendront compte qu’on ne peut continuellement se présenter comme plein de bonne volonté mais incapable de mener des reformes nationalistes a bien. Anticipant les élections, ils devront alors se démarquer sur la droite et taxer PiS d’enfant de cœur sinon de traître à la cause.
Dur d’être un parti gouvernemental avec des alliés plus à droite quand on est membre de l’UE (cf. Autriche et Italie)… Ainsi donc après deux ans de vociférations vaines (avec il vrai, un lourd et pesant climat d’ordre morale en Pologne) le peuple sera appelé à revenir aux urnes. Il n’y aura pas eu de chasse à l’homo, pas d’emprisonnements politique ou moral, pas de chasse aux libres penseurs ni de fermeture définitive d’établissements ou associations « immoraux »…)
Le PO ne pourra accepté de coalition avec le PiS, et sentant une victoire possible, participera (lancera) une motion de défiance à l’encontre du gouvernement minoritaire PiS.
Qu’adviendra-t-il alors ? Lech sera toujours président, la gauche encore absente. Et PO peut être, renforce. Apres le temps de Villiers viendra donc le temps des Madelin… Pauvre Pologne.
Nouvelles Elections en 2007.
Rien de grave : nouvelles élections en 2007.
Ainsi donc pour la première fois de sa très courte histoire, la 3eme République Polonaise a connu des élections générales et des élections présidentielles à peu près simultanément.
Ainsi donc (en théorie) la mandature qui s’ouvre durera 4 ans avec le résultat que l’on connaît : majorité (minoritaire) PiS à l’assemblée, président PiS au Belvédère. Et, pour la première fois aussi : Exécutif et Législatif ; même parti ; 4 ans…
Dans ce pays, la gauche semble avoir littéralement disparue (même pas 15% au premier tour en faisant la somme de toutes les tendances – du mastodonte à 9% ( !! ) aux groupuscules de 0,3%...).
Dans ce pays , c’est la droite Morale et Nationale catholique qui remporte le duel qui l’opposait à sa jumelle libérale. Jumelle (là encore) car finalement les divergences à attendre entre les deux prétendants ne sont pas si importantes qu’on a pu le dire selon moi. Ou ne le seront, selon moi, dans les faits. Et ce malgré les saillies de (notre) Président Lech. Et il y en a eu quelques unes.
On a en beaucoup parlé, écrit, débattu, rebondi, (pour une fois bien relaye par la blogosphere, jusqu'à la blogosphere francophone… c’est dire). A juste titre. Ces petites diatribes sur les homosexuels et « leur tentative de contamination des idées et des mœurs… », son interdiction de la gay pride (même rebaptisée ici "marche des fiertés" pour ne pas heurter la sensibilité des polonais). On a parlé aussi de ses prises de positions empruntes de grandeur de la Pologne, son anti-germanisme primaire, son euro-defiance. Son Atlantisme. Ses soutiens et relais au sein de la radio Ultraconservatrice (allant même jusqu'à incommoder le Vatican sur certaines positions. Nicolas du Chardonay Polonais mais avec une forte audience…)
Bref, pour beaucoup d’observateurs, on assiste bien a retour en force, pour 4 ans, sans opposition institutionnelle forte, de l’ordre Moral en Pologne. Taine, Bonald, Benoit 16 aux manettes du Christ des nations… un beau programme. Ciel couvert, brun, au dessus de la Pologne.
Les deux aspects les plus inquiétants et donc à suivre de très près sont le respect et l’égalité de traitement (et même le droit tout cours) des citoyens homosexuels (dont il a laisse entendre même s’il est ensuite partiellement revenu dessus qu’il « en purgerait l’administration » et la laïcité (dans les écoles d’abord mais plus généralement dans la société toute entier). Premiere mesure (peut être ?) ; des lois potentiellement liberticides en cours de discussion (Proposition de loi prévoyant de 6 mois à 5 ans d’emprisonnement pour le très vague délit « d’atteinte a la moralité » ou une autre prévoyant la condamnation de 1 an a 5 ans d’emprisonnement a tout contrevenant se rendant coupable de non moins évidente « atteinte aux sentiments religieux »…)
Dur donc. Pour l’instant et pour l’instant seulement. Car mon petit doigt me dit qu’on s’enflamme un peu trop.
Très (trop) officiellement, le PiS et le PO affirment encore pouvoir former une coalition dans les prochains jours. Si une telle coalition voit le jour, les membres de PO vont considérablement diluer le message national-conservateur du PiS et de son programme. Dont acte donc.
Mais cette coalition devient de plus en plus improbable. Car, semble-t-il, on s’achemine plutôt vers une majorité instable, de circonstance, fonction des votes, entre les (néonazis ?) la LPR et/ou SamooBrona. (Majorité instable ? mais Lech ne promettait pas-t-il une IVème République…)
Une telle coalition nationalo-populiste verrait dans un premier temps bien sur un durcissement des prise de position ostentatoires autant qu’enflammées en faveur de mesures droitières (peine de mort, serment de fidélité a la Pologne éternelle par les écoliers… tout est envisageable.) Mais d’après les analystes, la plupart des dérapages du leader du PiS et des désirs des ses potentiels allies LPR et SB sont à la fois anticonstitutionnels en Pologne et contraires a la CEDH. Dans une posture toute chiraquienne, Lech soutient ainsi des projets qu’il sait contraires au droit. Le juriste qu’il est aura beau jeu de dénoncer le diktat Européen l’empêchant de mener à bien des reformes législatives pourtant souhaitées par la représentation polonaise élue. Il ne pourra mener qu’une politique de continuation dans le respect du droit national et européen.
De plus, dans ce scénario du pire, une telle coalition qui verrait certainement le durcissement de tendances nationalistes, xénophobes, identitaires et ultra-conservatrices de la Pologne ne pourrait finir une législature.
Très vite ses allies se rendront compte qu’on ne peut continuellement se présenter comme plein de bonne volonté mais incapable de mener des reformes nationalistes a bien. Anticipant les élections, ils devront alors se démarquer sur la droite et taxer PiS d’enfant de cœur sinon de traître à la cause.
Dur d’être un parti gouvernemental avec des alliés plus à droite quand on est membre de l’UE (cf. Autriche et Italie)… Ainsi donc après deux ans de vociférations vaines (avec il vrai, un lourd et pesant climat d’ordre morale en Pologne) le peuple sera appelé à revenir aux urnes. Il n’y aura pas eu de chasse à l’homo, pas d’emprisonnements politique ou moral, pas de chasse aux libres penseurs ni de fermeture définitive d’établissements ou associations « immoraux »…)
Le PO ne pourra accepté de coalition avec le PiS, et sentant une victoire possible, participera (lancera) une motion de défiance à l’encontre du gouvernement minoritaire PiS.
Qu’adviendra-t-il alors ? Lech sera toujours président, la gauche encore absente. Et PO peut être, renforce. Apres le temps de Villiers viendra donc le temps des Madelin… Pauvre Pologne.
Nouvelles Elections en 2007.
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