Vu d'ailleurs...
A la television polonaise, on ne parle pas souvent de la France. et moins encore de ses habitants. (la meme indifference s'applique a la Pologne vu de France) . Mais la, biensur, depuis une semaine c'est la France qui ouvre les journaux TV et qui mobilisent les intelectuels et universitaires polonais.
Cette autre France, cette seconde France.
Ici on est intrigue, etonne. Comment, la France n'arrive pas a remettre de l'ordre dans ces quartiers ? Des insinuations (rares), latentes, laissent penser qu'il s'agit d'un probleme Imigres contre Francais. Les collegues me parlent de guerre civile. Les autres francais sont pour la plupart incapables d'expliquer ce qui se passe ou va se passer. Certaines blagues commencent a sortir sur le marche de la voiture d'occasion en France actuellement.
Moi, je me sens loin de mon pays. Mais le plus intriguant pour moi c'est que j'ai l'impression que je n'ai pas moins d'infos et d'avis, propositions, ici, a Varsovie que n'en aurait a dispo un Parisien.
La presse francaise est etonnement vide (meme si elle y depense paradoxalement beaucoup d'encre). La blogosphere muette sur ce sujet, ou tout du moins muette lorsqu'il faudrait depasser la simple description des evenements (a quelques idiots pres) ... Et etrangement je participe du meme sentiment general d'incomprehension-comprehension. Amusement aussi, cynique, en ecoutant/lisant les conneries de la droite (de ses professionnels, aprdon, minsitre, ou du bulletin quotidien de l'UMP) qui n'ont d'equivelances que l'ineptie des reponses de nos amis socialistes... Trouver ici un commentaire que me semble pertinent :
Quoi faire ? Je n’en sais rien. Quelques générations ont été manifestement sacrifiées, et je ne sais comment faire. Les réprimer ou les contenir sont des idées de droite, pisser dans des violons et faire du simulacre de pédagogie sont des idées de gauche. Les premières me paraissent injustes et non conformes à l’idée que je me fais de la démocratie, les secondes ont prouvé leur inutilité.
Dans cet univers de conneries et gachis ; ou personne ne semble plus a la barre, ce texte froidement realiste, trouve ici...
On a eu beau tirer, toutes ces années, toutes les sonnettes d’alarme. On a eu beau, toutes ces années, faire savoir que tel ou tel autre chemin était possible, pour la ville, pour l’école. Non seulement les inégalités, le grand écart permanent, tout cela s’est aggravé, mais on a franchi la violation symbolique : la république se revendique du mépris par la bouche d’un ministre assoiffé d’ambition personnelle, et chargé de mordre sur l’extrême-droite un électorat qui marche selon cette peur.
Parce que c’est aussi la frontière symbolique qui a été franchie, le débord est aveugle, et aussi massif que la misère.
Ce qui me peine encore plus, et tous mes amis enseignants, éducateurs, urbanistes, musiciens, et toutes nos amitiés de si longtemps ici constituées, c’est qu’il n’y a plus rien, même plus la culture politique qui était la nôtre pour résister, influer, changer. Le meilleur de notre travail ne compte plus : on est comme ces camions de pompiers pris sous les cailloux.
Aucun de nous encore pour penser à la masse de dégâts, et ce qu’on en pourra reconstruire : il ne s’agit pas seulement de voitures brûlées. C’est ce que nous gardions de lien tissé, qui a brûlé aussi. J’ai peur.
Bref, j'ai pas d'idee.
Pas envie d'y reflechir, comme trop fatigue d'en avoir tant discute.
Pas surpris non plus.
Depuis toujours j'ai l'impression d'avoir entendu "un jour ca va peter, et quand ca va peter"... Alors si quand meme, je suis surpris. De voir certains surpris.
Pour conclure ce non billet : si les analyses des mdeias polonais ne me semblent que peu pertinentes, cette piste de nos amis anglais emprunte a Libe :
"La France brûle parce que les politiciens ont ignoré les problèmes des immigrés", titre l'édito de Mary Dejevsky.
Les responsables de cette faillite? Le premier d'entre eux s'appelle Jacques Chirac, selon la journaliste britannique. Elu sur le thème de la fracture sociale, l'ex-maire de Paris n'a rien fait, en dix ans au pouvoir, pour les deuxième et troisième génération d'immigrés confrontés au chômage, aux problèmes de logement et de racisme plus ou moins latent. Le bilan est sans appel: «La dégradation des banlieues et un état d'apartheid qui avance, constituent, sans aucun doute, le principal échec intérieur de sa présidence».
Cette autre France, cette seconde France.
Ici on est intrigue, etonne. Comment, la France n'arrive pas a remettre de l'ordre dans ces quartiers ? Des insinuations (rares), latentes, laissent penser qu'il s'agit d'un probleme Imigres contre Francais. Les collegues me parlent de guerre civile. Les autres francais sont pour la plupart incapables d'expliquer ce qui se passe ou va se passer. Certaines blagues commencent a sortir sur le marche de la voiture d'occasion en France actuellement.
Moi, je me sens loin de mon pays. Mais le plus intriguant pour moi c'est que j'ai l'impression que je n'ai pas moins d'infos et d'avis, propositions, ici, a Varsovie que n'en aurait a dispo un Parisien.
La presse francaise est etonnement vide (meme si elle y depense paradoxalement beaucoup d'encre). La blogosphere muette sur ce sujet, ou tout du moins muette lorsqu'il faudrait depasser la simple description des evenements (a quelques idiots pres) ... Et etrangement je participe du meme sentiment general d'incomprehension-comprehension. Amusement aussi, cynique, en ecoutant/lisant les conneries de la droite (de ses professionnels, aprdon, minsitre, ou du bulletin quotidien de l'UMP) qui n'ont d'equivelances que l'ineptie des reponses de nos amis socialistes... Trouver ici un commentaire que me semble pertinent :
Quoi faire ? Je n’en sais rien. Quelques générations ont été manifestement sacrifiées, et je ne sais comment faire. Les réprimer ou les contenir sont des idées de droite, pisser dans des violons et faire du simulacre de pédagogie sont des idées de gauche. Les premières me paraissent injustes et non conformes à l’idée que je me fais de la démocratie, les secondes ont prouvé leur inutilité.
Dans cet univers de conneries et gachis ; ou personne ne semble plus a la barre, ce texte froidement realiste, trouve ici...
On a eu beau tirer, toutes ces années, toutes les sonnettes d’alarme. On a eu beau, toutes ces années, faire savoir que tel ou tel autre chemin était possible, pour la ville, pour l’école. Non seulement les inégalités, le grand écart permanent, tout cela s’est aggravé, mais on a franchi la violation symbolique : la république se revendique du mépris par la bouche d’un ministre assoiffé d’ambition personnelle, et chargé de mordre sur l’extrême-droite un électorat qui marche selon cette peur.
Parce que c’est aussi la frontière symbolique qui a été franchie, le débord est aveugle, et aussi massif que la misère.
Ce qui me peine encore plus, et tous mes amis enseignants, éducateurs, urbanistes, musiciens, et toutes nos amitiés de si longtemps ici constituées, c’est qu’il n’y a plus rien, même plus la culture politique qui était la nôtre pour résister, influer, changer. Le meilleur de notre travail ne compte plus : on est comme ces camions de pompiers pris sous les cailloux.
Aucun de nous encore pour penser à la masse de dégâts, et ce qu’on en pourra reconstruire : il ne s’agit pas seulement de voitures brûlées. C’est ce que nous gardions de lien tissé, qui a brûlé aussi. J’ai peur.
Bref, j'ai pas d'idee.
Pas envie d'y reflechir, comme trop fatigue d'en avoir tant discute.
Pas surpris non plus.
Depuis toujours j'ai l'impression d'avoir entendu "un jour ca va peter, et quand ca va peter"... Alors si quand meme, je suis surpris. De voir certains surpris.
Pour conclure ce non billet : si les analyses des mdeias polonais ne me semblent que peu pertinentes, cette piste de nos amis anglais emprunte a Libe :
"La France brûle parce que les politiciens ont ignoré les problèmes des immigrés", titre l'édito de Mary Dejevsky.
Les responsables de cette faillite? Le premier d'entre eux s'appelle Jacques Chirac, selon la journaliste britannique. Elu sur le thème de la fracture sociale, l'ex-maire de Paris n'a rien fait, en dix ans au pouvoir, pour les deuxième et troisième génération d'immigrés confrontés au chômage, aux problèmes de logement et de racisme plus ou moins latent. Le bilan est sans appel: «La dégradation des banlieues et un état d'apartheid qui avance, constituent, sans aucun doute, le principal échec intérieur de sa présidence».
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