jeudi, août 10, 2006

Ce blog est mort


Ou presque. Me reste a ecrire un ou deux petits trucs promis a certains.
Na ra, pa.
Bardzo dzieki.

Et encore...



Souvenirs (4)





Ma Varsovie











Souvenirs (2)

Des souvenirs en noir et blanc ?






mardi, juillet 11, 2006

Pamietasz ? (1)

Quelques souvenirs :

- 05H00. Vilnius. Pas d’hôtel, le bus est arrivé plus tôt que prévu. Dormir sur la place ; -10C…
- 05H10. Au Madame. Un gars cherche sa dent à la faible lueur bleue de la diode de son porte-clef de voiture. Il vient de se prendre un coup de tête. Il sourit.
- 05H30. Au beau milieu d’un squat, costume cravate, parfumé et rasé de près, boire un café horrible et regarder une partie de bridge enflammée. Ou tout le monde dort encore.
-06H10. Varsovie. S’endormir sur le Rynek de la Nouvelle Ville.
-07H00. Ukraine « C’est des dauphins, je te dis »…
-08H40. Express Brno - Varsovie, Lundi matin et un Comité de Direction prévu à 13H00,. « Mesdames et messieurs en raison du froid exceptionnel de cette nuit et des problèmes techniques que cela a engendré (-37C) notre train a quelques 5 heures de retard… »
-09H30. Szczyrk. Le cul dans la neige. « J’en ai marre, marre, marre. J’arrête le snow. ... J’arrête. Et le premier qui me parle je lui casse les dents ».
-10H50. du matin, je suis seul dans la grande menora de Zamość. Vide.
-11H10. « Bon hier soir, on récapitule : Vodka Actimel, bof, vodka Sprite ouais, vodka fanta orange : nan. Vodka Fanta citron ok. Vodka lait : non. Vodka coca, bof, Vodka Metaksa : ouais. Vodka bière, pas mal. Vodka martini : toujours. Vodka….”
- 11H00. « Voila, signature du contrat à votre arrivée à Bordeaux, vous commencez le 1er septembre »
- 11h25. Poznan. Elle me regarde en me demandant si je veux quelque chose. Je lui réponds «De l’eau». Me demande, gênée, si elle peut prendre l’eau du robinet. « Pas de problème ». Sourire encore. « Et, mais t’es un vrai polonais, toi.. »
-12H00. Szczyrk. 8-0 en 30 minutes c’est sévère. Mais on vient de jouer les Kolporter de Kielce. D1 polonaise.
-13H30. « Il est terrible cet hôpital. Les carrelages sont très frais en plus. Je vais me coller la joue dessus, la par terre, parce que j’ai chaud à la tête, ça dérange pas? … Et, tu dors ? t’es malade ou quoi ? »
-13H40. Varsovie. Vendredi. Dormant au Mac Do de Galeria Mokotow. « Ah si ! Lundi dernier aussi c'etait une bonne nuit : 4H de sommeil. Donc ca fait 38H de sommeil en 13 jours ». L’été c’est juste impossible en Pologne.
-14H00. Gdansk, chez une amie. Le ventre tendu. Le canard était bon, je ne comprends rien à ce que dit la maman. Ravie de son plat.
-14H30. Varsovie. fin de déjeuner de travail, « On est pas antisémites tu vois. Mais quand tu lis Gazeta Żydowska et que tous les Week Ends ils te collent des articles de Michnik sur la repentance du peuple polonais, tu te dis : mais ILS cherchent quoi, tu vois. Tu vois ce que je veux dire ? »
-15H00. Varsovie. Bureau, « Paris est en feu et je dois m’y rendre la semaine prochaine, ça me fait peur. Ca c’est un problème de vos musulmans. On n’a pas encore ça en Pologne mais ça viendra. Vu le nombre de chinois et thaïlandais qui arrivent en ce moment. »
-15H10. Varsovie. Elle : « T’as déjà ca fait dans un escalier de service d’un musée ?»
-15H22. Varsovie. Tram 17, « Bon vous avez pas votre billet, et on s’est arrangé sur une amende en liquide de 40 PLN. Cependant la il y a que 40 PLN. » « Euh Oui… et ? « Et bien vous devez encore vous acquitter en liquide du prix du ticket soit 2,65 PLN » « Mais je sors a cet arrêt, je reprends pas le tram et je vous paie en liquide sans que vous ne remplissiez la moindre contravention ?... » « Jouez pas avec moi jeune homme, j’ai dit 42,65PLN d’amende. Et en liquide. »
-16H00. Varsovie. Je l’écoute dans le bus me racontant qu’elle deviendra un jour la plus grande violoniste de tous les temps si elle passe son examen de deuxième année qui aura lieu en fin de semaine. Sinon elle rentre à Białystok. Je suis heureux de comprendre ce qu’elle me dit. On est en Novembre.
-16H30. Varsovie. Pétanque, Pole Mokotowskie. « Ils sont venus, ils ont tous là… »
-17H00. Lublin. Elle lui passer un mot « Moi appelle Monika ». Nico sourit.
-17H00. Varsovie. Devant Hala Mirowska, « Putain mais tu crois qu’un jour cette meuf arrêtera de me dire "Oui j'écoute ?" et me dira "Bonjour" alors que ça doit bien faire 6 mois que je vais tous les jours acheter mes clopes chez elle ?».
-19H00. Jana Pawła. Tout s’arrête, Tram, voiture, radio. Passants. Le Pape est mort il y a trois jours.
-20H30. Leçon de polonais : « je veux bien que les anglais ils roulent à gauche. Et que ce soit plus logique rapport aux habitudes prises du temps où leurs chevaliers engainaient leurs épées à gauche –majoritairement droitiers. Et ça leur évitait de croiser leurs épées et de chuter de cheval quand ils se croisaient sur des petits chemins. N’empêche que nous en Pologne on a des buissons et des arbres sur le coté de nos routes. Alors question « l’épée qui se prend dans quelque chose et le chevalier il a des problèmes et tombe de cheval »… Nous aussi c’est au moins aussi logique. D’ailleurs eux ils ont plus d’épées mais ils ont des murets et des ronces. Donc ils ne sont pas logiques. »
-21H00. Les résultats viennent de tomber. Ce ne sera pas Tusk. Les personnes présentes semblent perdues.
-21H30. Cracovie : « Si on est aussi cons et nuls, c’est parce que les allemands, les russes et tous les autres ils ont tué tous les gens biens ici. Même les sportifs je suis sur. T’as déjà vu des gens biens qui se faisaient sortir d’une ferme par un fermier ?... » Silence.
-22H00. Madame, « Ah tiens, Salut mademoiselle. Euh… T’es là… Content de te voir… Euh… Oui bien sûr… Ania : Violeta, Violeta : Ania » Et merde…
-23H20. appart d’un pote « Mais Samoobrona ça correspond à quoi en fait ? C’est plutôt Staline ? De Villiers ? Le Pen ? Bové ? Pougeade ? Arlette ? » « Nan nan nan nan nan. Ici c’est la Pologne. Tu es trop Francocentriste. Ce serait un populo-elitisme, une sorte de réformisme réactionnaire, du rouge-brun mais pas trop avec quelques taches de vert, de jaune, de bleu, mais pas trop rainbow…Voila quoi. Ah oui et sur les idées, bah ils en ont pas vraiment…»
-23H00. Torun. C’est moi ou les murs de ce bar sont vraiment penchés ?
-00H00. Artsitów.« Sto lat Sto lat, nie … » et bon anniversaire Régis.
-00H10. Artsitów. Pas très didactique tout ça.
-02H20. Cracovie. Lui « Ca fait combien 1200 Pln ? 40 euros, nan, c’est ca ? Alors vas-y pour le Don Perignon ! »
-03H30 « Le pire qui puisse nous arriver, ce serait de refaire la fête ce soir, je suis trop crevé …»
-04h30. Madame, « Donc vous êtes voyante ? Et vous pensez que c’est moi qui vous aie piqué vos cartes de tarot ? Et vous êtes voyante ? Bah 1. C’est pas moi. 2. Vous êtes une super mauvaise voyante…. »

Au bruit qu'il fait en partant...

Dimanche soir. Varsovie. L'equipe de france de foot laisse un gout amer. Incomprehension. Pas vraiment triste. Content assurement pas. Non, un geste venu d'ailleurs et l'ambiance bascule. On ne sait plus trop quoi faire.
Les joyeux plaisantains se separent rapidement.
Ni l'humeur a faire la fete. Ni ... Rien en fait.

Rapidement dans l'escalier, petite discussion ;
- "Bah oui je pars dans 2 semaines"
- "Et ?"
- " Et bah... Bien. Je le vis bien. J'ai toujours ete heureux ici. Content. Maintenant pour moi, ce sera ailleurs. Et j'espere different mais aussi bien. Aussi bon."
Je le vis bien donc. Bien ?
- "Laisse nous quand meme un dernier post, un p'tit bilan, comme un au revoir"
- "Ok, bonne soiree toi..."

Bientot donc a venir petite serie de posts sur mes impressions de ce pays.
Impressions a casser des bareaux de chaises et aux idees qui les sous-tendent encore plus balaises.
Bientot donc.

J'espere.

lundi, juin 12, 2006

Première victoire pour les homosexuels en Pologne

Add 13/06 : les photos du toujours tres bon Grzesz sont dispos ici.
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(From libé, ce jour)

Malgré les pressions, la Parade de l'égalité a eu lieu sans heurts à Varsovie.
par Maja ZOLTOWSKA QUOTIDIEN



«Cette fois-ci, on a gagné, se réjouit Robert Biedron, président de la Campagne contre l'homophobie. C'est la première parade depuis longtemps où il n'y a pas eu d'agression et où l'ambiance était détendue.» Malgré des pressions de l'extrême droite pour la faire interdire, la Parade de l'égalité s'est déroulée samedi à Varsovie sans incidents, hormis quelques oeufs lancés contre les manifestants.
Drag-queens. En tête du cortège de plus de 3 000 personnes, pour la première fois, deux drag-queens venues de Chicago ont défilé dans la rue Marszalkowska, le long du Palais de la culture, axe traditionnel à l'époque communiste des défilés ouvriers du 1er Mai. Les gays polonais craignent encore de choquer en s'habillant avec extravagance et se contentent des drapeaux arc-en-ciel du mouvement. «On veut montrer qu'on n'est pas des criminels ou des déviants, expliquent Maja, 26 ans, et Aneta, 30, en couple depuis bientôt deux ans ; on ne veut pas être montrées du doigt quand on marche main dans la main dans la rue.»
Peu avant la parade, une centaine de jeunes militants chrétiens avaient défilé dans une rue parallèle, scandant que l'homosexualité était «un péché». Pour éviter les heurts, un important dispositif de sécurité avait été déployé : 2 000 policiers, un hélicoptère, des caméras et des chiens policiers. «Si la marche s'est tenue dans le calme, estime Biedron, c'est grâce à la présence de nombreuses personnalités de l'étranger, surtout d'Allemagne.» Près de 1 millier d'Allemands, Français, Suédois, Américains et Italiens étaient venus soutenir les gays polonais. «Le gouvernement ne pouvait se permettre un scandale sur la scène internationale, poursuit-il. Des skins polonais attaquant des gays allemands, ç'aurait été trop.»
En 2004 et 2005, le maire de Varsovie, Lech Kaczynski, l'actuel président qui ne cache pas ses positions homophobes, avait interdit les marches. Malgré cela, plusieurs milliers de manifestants avaient défilé. «Ces interdictions nous ont en fait profité, souligne Aneta. C'est grâce à ça que le monde a entendu notre voix.»
Jusqu'au bout, le ministre de l'Education, Roman Giertych, leader de la Ligue des familles polonaises (LPR, extrême droite), a tenté d'obtenir l'interdiction : «C'est une grave erreur de l'actuel maire que de n'avoir pas eu le courage de s'opposer au mal.» Pour décourager à l'avance les manifestants, les jeunesses de la LPR ont annoncé leur propre marche. Mais «quand la ville a modifié les trajets de sorte que les marches ne se croisent plus, comme le voulait l'extrême droite, souligne Biedron, les jeunes n'avaient plus de raisons de manifester, leur but est toujours la confrontation et la bagarre.» Officiellement, ils ont annulé en raison de la Coupe du monde de football.
«Eurosodomie». Les skins qui ont tenté de provoquer des bagarres, samedi, ont aussitôt été interpellés. La «guerre» s'est cantonnée au niveau des insultes et des affiches : «Halte à l'eurosodomie !», «Non à l'UE !» Les gays ont répondu par des allusions au frère du Président, Jaroslaw Kaczynski, chef du parti Droit et Justice (au pouvoir), qui vit toujours avec sa mère. «Président Kaczynski, ton frère aussi est gay.»
«Nous reviendrons chaque fois que ce sera nécessaire pour défendre les droits civils», a lancé, à la fin de la parade, la présidente des Verts allemands, Claudia Roth. Elle est venue à Varsovie avec l'ancienne ministre allemande de l'Agriculture, Renate Künast, et Volker Beck, un député allemand agressé le 27 mai lors d'une Gay Pride interdite à Moscou. «La Pologne est membre de l'Union européenne. Nous devons soutenir les Polonais, pour que les gens puissent exprimer avec fierté leur sexualité», explique Neubert Aron, 38 ans, Berlinois venu à Varsovie avec son partenaire, brandissant un grand drapeau européen. «Ce n'est pas encore une marche festive, c'est une marche revendicative pour obtenir une place dans la société, souligne, de son côté, Stéphane Corbin, président d'Interpride France. C'est important d'être là, pour que ce gouvernement voie que les gays polonais ne sont pas seuls.»

vendredi, juin 09, 2006

Marche pour l’égalité des droits à Varsovie

Le 10 juin 2006 aura lieu la plus grande Lesbian and Gay Pride de l’histoire de la Pologne. Les associations LGBT et des droits de l'homme polonaises, très inquiètes du déroulement de la marche, demandent de soutien et manifestation de votre solidarité.

Des deputés allemands et suédois ainsi que 200 citoyens américains venus tout spécialement sont annoncés.

Samedi, 9 juin, 13H devant la Sejm ?


En effet, cette marche va se dérouler dans un contexte particulièrement sexiste et homophobe en Pologne :
- En novembre 2005, la marche de Poznan a violemment été réprimée par la police ;
- En avril 2006, celle de Cracovie a été attaquée à coups de pierre par des membres de la LPR, Ligue des familles polonaises, parti d’extrême-droite ouvertement homophobe appartenant à la nouvelle coalition gouvernementale ; quant à la marche de 2005 à Varsovie, elle avait été interdite par le maire de l’époque, Lech Kaczynski, maintenant président de la République.
- Depuis quelques semaines, les politiciens de la majorité gouvernementale se déchaînent : M. Wierzejewski, député de la LPR, tient des propos incitant à la violence tels que « pour mettre fin à ces marches, la police devrait battre ces pervers avec de gros bâtons », et M. Pilka, député du PIS (Pouvoir et Justice) a récemment dit que « la légalisation de l’adoption par les couples homos signifiait la légalisation de la pédophilie et que l’Etat devait punir la propagande et les actes homosexuels » ;
- Le local associatif « Le Madame », à Varsovie, a été fermé par le maire le 31 mars 2006, alors qu’il hébergeait la plupart des associations féministes et progressistes de la ville ;
- La campagne d’éducation sexuelle et de prévention VIH menée dans les lycées par l’association Lambda Krakow a été interdite par le maire de Cracovie en décembre dernier.

Dans ce climat général, les organisateurEs de la marche de Cracovie sont depuis quelques semaines fichéEs sur la page internet polonaise de Redwatch (blood and honnor), une organisation néo-nazie internationale. Le jour du concert contre l’homophobie pour l’IDAHO (journée internationale contre l’homophobie), un militant anarchiste dont la description est sur le site a été poignardé par des fachistes à Varsovie...

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Petite ballade donc ce samedi ?

lundi, mai 15, 2006

Le manifeste d'Euston

Initiative que je soutiens, texte a signer (avant lancement : deja 80 blogs syndiques, 1500 signatures, affaire a suivre) .
En esperant que la gauche Europeenne (surtout francais) regarder un peu cette nouvelle voie-voix.

Lancement officiel, donc mediatique, au King's College, Londres, le 25 mai.

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Les nouveaux progressistes

A. Préambule

Nous sommes des démocrates et des progressistes qui entendons proposer ici un nouveau positionnement politique. Si nombre d’entre nous se réclament de la gauche, les principes que nous proposons ne jettent pas d'exclusive. Au-delà de la gauche socialiste, nous nous adressons aussi à ceux qui sont attachés au principe d'égalité et, de manière générale, à tous les vrais démocrates. La recomposition du pôle progressiste que nous appelons de nos vœux implique en effet de marquer la différence entre les forces de gauche qui demeurent fidèles aux valeurs authentiques de celle-ci et les courants qui, récemment, ont fait preuve d’une trop grande flexibilité à leur sujet. Nous faisons cause commune avec les authentiques démocrates, qu'ils soient ou non socialistes.
Notre projet prend ses racines dans l'Internet, où nous nous sommes retrouvés, en particulier dans la "blogosphère". Mais nous constatons que ce point de vue ne jouit pas d’une visibilité suffisante ailleurs, dans les médias et les autres instances du débat public.
La présente déclaration de principes est une déclaration d'intention. Elle inaugure un site Internet destiné à soutenir le courant de pensée qu’elle espère représenter et les nombreux blogs et sites fondateurs qui sont à l’origine du présent appel en faveur d’un repositionnement des forces progressistes

B. Déclaration de principes

1. Pour la démocratie
Nous nous reconnaissons dans les règles, procédures et structures démocratiques que sont notamment la liberté d'opinion et de réunion, les élections libres, la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, ainsi que la séparation entre l'Etat et les religions. Nous accordons une grande valeur à cet héritage de la bonne gouvernance que représentent les traditions et les institutions des pays qui ont vu l'enracinement de démocraties libérales pluralistes.

2. Pas d'excuse pour la tyrannie
Nous nous refusons à faire preuve de "compréhension" et d’indulgence à l’égard des régimes et des mouvements réactionnaires qui haïssent et combattent la démocratie, à savoir les régimes qui oppriment leur peuple et les mouvements qui aspirent à faire de même. Nous tenons à marquer notre différence par rapport à ces voix de la gauche progressiste qui, aujourd'hui, sont promptes à offrir des explications culpabilisées de nature à excuser ces forces politiques.

3. Les droits de l'homme pour tous
Nous tenons les droits humains fondamentaux, tels qu'ils sont codifiés dans la Déclaration Universelle, pour universels, précisément, applicables à tous les Etats et toutes les forces politiques, bref à tous. De même la violation de ces droits doit être condamnée quel qu'en soit le responsable ou le contexte culturel. Nous rejetons le double langage de progressistes auto-proclamés qui dénoncent plus vigoureusement que d'autres violations manifestement plus graves des violations moindres (mêmes si elles sont bien réelles) survenant à domicile, où dont la responsabilité peut être imputée à des gouvernements honnis. Nous rejetons de même le point de vue relativiste qui conduit à estimer que les droits fondamentaux ne s'appliquent pas à certaines nations ou certains peuples.

4. Egalité
D'une manière générale, nous sommes en faveur de plus d'égalité. Des progrès restent à accomplir dans le domaine des relations entre les sexes (jusqu'à la pleine égalité entre hommes et femmes), entre les communautés ethniques, entre les religions et avec ceux qui n'en ont pas, entre les diverses orientations sexuelles -- comme aussi pour plus d'égalité en général sur le plan économique et social. Nous ne nous prononçons pas sur la meilleure manière d'atteindre, sur le plan économique, une telle revendication générale, dans la mesure où nous avons des points de vue divergents à ce propos, mais nous soutenons partout les intérêts des travailleurs et leur droit à s'organiser pour la défense de leurs intérêts. L'existence de syndicats démocratiques est fondamentale pour la défense des intérêts des travailleurs et pour les droits humains, la promotion de la démocratie et un internationalisme égalitaire. Les droits des travailleurs font partie des droits de l'homme. Nous considérons comme une priorité l'adoption universelle des conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT), aujourd'hui négligées par nombre d'Etats autour du globe. Nous nous engageons pour la défense des droits des enfants, pour la protection contre l'esclavage sexuel et contre toute forme d'abus.

5. Le développement au service de la liberté
Nous militons en faveur d’un développement porteur de liberté et nous opposons à toutes les formes d’oppression économique structurelle et de dégradation de l’environnement. La globalisation et la libéralisation des marchés ne doivent pas servir exclusivement les intérêts d’une poignée d’élites des pays riches et de leurs associés dans les pays en voie de développement. Les bénéfices liés à l’expansion du commerce international doivent distribués le plus largement possible de façon à satisfaire aux intérêts économiques et sociaux des travailleurs, des paysans et des consommateurs de tous les pays. La globalisation doit être synonyme d’intégration sociale et de respect de la justice sociale. À cette fin, nous en appelons à une réforme en profondeur des grandes institutions en charge de la gouvernance économique mondiale (l’Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international et la Banque Mondiale). Nous défendons le commerce équitable, l’accroissement de l’aide au développement, l’annulation de la dette ainsi que l’initiative Abolissons la pauvreté (Make Poverty History). Le développement peut contribuer à l’allongement de l’espérance de vie et à l’augmentation de sa qualité, à la réduction du temps de travail et à l’allègement de sa pénibilité. Il peut apporter la liberté à la jeunesse, des possibilités de découvertes aux adultes et la sécurité aux personnes âgées. Il élargit les horizons et multiplie les occasions de voyager, rapprochant ainsi ceux qui étaient encore des étrangers les uns pour les autres. La quête du développement global doit être poursuivie d’une façon compatible avec une croissance écologiquement durable.

6. Contre l'anti-américanisme
Nous rejetons sans réserve l’anti-américanisme qui a désormais contaminé des pans entiers de la gauche (ainsi que certains courants conservateurs). Il ne s’agit pas de considérer les Etats-Unis comme une société modèle. Nous sommes conscients de ses problèmes et de ses défauts, mais considérons que ceux-ci se retrouvent, à des degrés divers, dans l’ensemble des pays développés. Les Etats-Unis d’Amérique sont un grand pays et une grande nation. La démocratie y est forte et peut se prévaloir d’une noble tradition ainsi que de progrès constitutionnels et sociaux durables. Le peuple américain a développé une culture d’une grande vitalité qui représente une source de plaisir, d’inspiration et d’envie pour des millions de personnes. Le fait que la diplomatie américaine ait fréquemment combattu des mouvements et gouvernements progressistes et soutenu des régimes autoritaires et réactionnaires ne saurait justifier un préjugé généralisé contre ce pays et son peuple.

7. Pour la solution à deux Etats
Nous reconnaissons le droit à l’autodétermination des peuples israélien et palestinien dans le cadre d’une solution à deux Etats. Aucune solution raisonnable au conflit israélo-palestinien ne peut fouler aux pieds ou faire l’impasse sur les droits et intérêts légitimes d’une des deux parties au conflit.

8. Contre le racisme
Pour la gauche et les progressistes, l’anti-racisme a valeur d’axiome. Nous nous opposons à toute forme de préjugé et de comportement racistes : le racisme des mouvements d’extrême droite contre les immigrés, le racisme tribal et interethnique; le racisme contre les personnes originaires des pays musulmans et leurs descendants, notamment sous couvert de guerre contre le terrorisme. La récente résurgence d’une autre forme très ancienne de racisme, l’antisémitisme, n’a pas encore fait l’objet d’une reconnaissance adéquate dans les cercles de gauche et progressistes. Certains exploitent les reproches légitimes des Palestiniens placés sous occupation israélienne et dissimulent leurs préjugés contre les juifs derrière l’appellation d’ « antisionisme ». Il va sans dire que nous nous opposons également à cette forme de racisme.

9. Unis contre la terreur
Nous nous opposons à toutes les formes de terrorisme. Selon le droit international et l'ensemble des normes reconnues de la guerre, le fait prendre délibérément pour cible des civils est un crime qui ne saurait être justifié par l’argument qu’il sert une cause juste. Le terrorisme inspiré par l’idéologie islamiste est aujourd’hui répandu. Il menace les valeurs démocratiques, la vie et les libertés des habitants de nombreux pays. Il ne justifie aucun préjugé à l’encontre des musulmans qui en sont les victimes principales et au rang desquels se comptent certains de ses adversaires les plus courageux. Mais, comme tout terrorisme, il constitue une menace qui doit être combattue et non excusée.

10. Un nouvel internationalisme
Nous défendons un point de vue internationaliste et la réforme du droit international pour la démocratisation et le développement à l'échelle du monde. L'ingérence humanitaire, lorsqu'elle est nécessaire, n'est pas tant une violation de la souveraineté que sa subordination à ce que l'on pourrait appeler le droit des peuples à la vie. Si un Etat respecte celui-ci (s'il ne pratique pas la torture, le meurtre et le massacre de ses propres ressortissants et répond à leurs besoins de base), alors sa souveraineté doit être respectée. Mais si l'Etat lui-même viole de façon patente ce droit à la vie, alors il ne peut plus se prévaloir de sa souveraineté et la communauté internationale a un devoir d'intervention et d'assistance. Passé un certain seuil d'inhumanité engendre une "responsabilité de protéger".

11. Sens critique et ouverture
Tirant la leçon de l'histoire des compromissions, à gauche, avec les crimes du stalinisme et du maoïsme, comme d'exemples plus récents (certaines réactions aux crimes du 11 septembre 2001, les excuses trouvées aux suicides terroristes, l'alliance honteuse nouée au sein du mouvement "anti-guerre" avec des théocrates obscurantistes), nous récusons la notion qu'il ne saurait y avoir d'adversaires à gauche. Nous récusons de même l'idée qu'il n'y a pas à notre droite des idées et des personnes dignes d'intérêt. Ceux qui, à gauche, font cause commune avec des forces anti-démocratiques, ou s'ingénient à les défendre, doivent être critiqués directement et vigoureusement. A l'inverse, nous voulons être attentifs aux voix et idées aussi bien progressistes que conservatrices si elles contribuent au renforcement des droits et usages démocratiques et à la lutte pour le progrès.

12. Vérité historique
Fidèles à l'esprit humaniste des débuts du Progrès, nous réaffirmons le devoir des démocraties libérales de respecter la vérité historique. Les tentatives de déformer l'histoire ne viennent pas seulement des fascistes ou des négationnistes (et apparentés). Nous considérons ainsi que la compromission intellectuelle d'un grande partie de la gauche avec le communisme a été une tragédie; certains n'en ont toujours pas tiré les leçons. L'honnêteté en politique et la rigueur sont des impératifs pour nous.

13. Liberté d'expression et de débat
Nous réffirmons notre attachement à la liberté d'expression. Il est plus que nécessaire de la défendre dans les limites reconnus de protection contre la diffamation, l'injure et l'incitation à la violence. On doit être libre critiquer des idées, voire des systèmes intellectuels auxquels certains sont fermement attachés. Ceci inclut donc la liberté de critiquer la religion, tant sur le plan particulier qu'en général. Le respect dû à autrui ne doit pas empêcher de se taire sur leurs croyances si on les juge critiquables.

14. La collaboration open source
Au titre du libre échange des idées et dans l'intérêt de l'effort intellectuel commun, nous soutenons le développement de logiciels libres et d'autres œuvres de création. Nous nous opposons au brevetage du vivant, des algorithmes et des faits de la nature, ainsi qu’à l’extension rétroactive des lois sur la propriété intellectuelle dans l’intérêt financier des détenteurs de droits d’auteurs. Le modèle Open Source est collectif et concurrentiel, collaboratif et méritocratique. Il ne s’agit pas d’un idéal théorique, mais d’une réalité éprouvée ayant donné naissance à des biens communs dont la puissance et la robustesse ont fait leurs preuves sur plusieurs décennies. Les idéaux de collégialité qui ont animé la recherche scientifique à l’origine des logiciels libres sont au service du progrès humain depuis des siècles.

15. Un héritage précieux
Nous rejetons la peur de la modernité et de la liberté, l’irrationalisme et la soumission de la femme. Nous réaffirmons les valeurs qui ont inspiré les grands cris de ralliement des révolutions démocratiques du dix-huitième siècle : la liberté, l’égalité et la solidarité, les droits humains et la poursuite du bonheur. Ces valeurs sont devenues notre héritage commun suite aux transformations apportées par la social-démocratie, l’égalitarisme, le féminisme et l’anti-colonialisme durant le dix-neuvième et le vingtième siècles : la quête de la justice sociale, le développement de l’Etat providence et la fraternité entre tous les hommes et toutes le femmes. Aucune de ces idées ne devrait être abandonnée ou considérée comme dépassée. Nous défendons ces valeurs, mais nous le faisons sans fanatisme. Nous sommes également attachés aux vertus du libre examen, du dialogue ouvert et du doute créatif, à la prudence dans le jugement et au sens de la complexité du monde. Nous nous opposons à tout discours définitif prétendant véhiculer une vérité absolue et indiscutable.

C. Développements (exposé des motifs)

Nous défendons les démocraties libérales et pluralistes contre tous ceux qui relativisent les différences entre elles et les régimes totalitaires ou tyranniques. Mais il est évident que ces démocraties ne sont pas exemptes de défauts et d'insuffisances. La lutte pour le développement constant des institutions démocratiques, pour donner les moyens d'agir à ceux qui sont sans pouvoir et sans ressources, fait partie intégrante du combat de la gauche.
Les démocraties libérales se sont développées sur des structures économiques et sociales marquées par de grandes disparités de fortune et de revenu et la persistance de privilèges indus. De même, les inégalités dans le monde constitue un scandale moral du point de vue de la conscience de l'humanité. Des millions d'êtres vivent dans une pauvreté abjecte. Chaque semaine, des dizaines de milliers de personnes, en particuliers des enfants, meurent victimes de maladies que l'on pourrait aisément prévenir. L'inégalité des chances devant la vie résulte d'un arbitraire lié aux inégalités de richesse aussi bien entre individus qu'entre pays.
La responsabilité de la communauté internationale est ici pleinement engagée. Conformément à sa tradition, la gauche lutte pour la justice et la dignité pour tous. La lutte contre la tyrannie et les forces du totalitarisme qui se manifestent à nouveau relève de la même tradition. Ces deux luttes doivent être menées simultanément, l'une ne saurait être sacrifiée au profit de l'autre.
Nous rejetons toute idée que l'Amérique a en quelque sorte mérité les événements du 11 septembre 2001, ou qu'ils sont "compréhensibles" compte tenu des revendications légitimes des victimes de la politique étrangère des Etats-Unis. Ce qui a été commis ce jour là n'est rien d'autre qu'un crime de masse motivés par des d'immondes convictions fondamentalistes que rien ne justifie. Rien ne doit permettre de le dissimuler.

Les initiateurs de la présente déclaration ont été aussi bien partisans qu'adversaires de l'intervention militaire en Irak. Nous reconnaissons qu'il est parfaitement raisonnable de diverger d'opinion sur la justification de l'intervention, la manière dont elle été conduite, l'organisation de la suite (ou son absence) et les chances de réussite d'un changement démocratique. Mais nous sommes unis pour condamner le caractère réactionnaire, semi-fasciste et meurtrier du régime baassiste en Irak saluer son renversement comme une libération pour le peuple irakien. Ce qui nous réunit aussi est la conviction que, depuis lors, la priorité de la gauche et de tous les progressistes devait porter sur l'appui à la mise en place en Irak d'un cadre démocratique et à la reconstructions des infrastructures pour donner aux Irakiens, après des dizaines d'années d'pppression brutales, des conditions de vie qui vont de soi dans les pays démocratiques, davantage que sur le débat autour de l'intervention.

En cela, nous nous opposons non seulement à ceux, à gauche, qui se prononcent activement en faveur des bandes de djihadistes et autres baassistes qui constituent la "résistance" irakienne, mais aussi à ceux qui parviennent à tenir la balance égale entre ces forces et ceux qui tentent de favoriser la vie démocratique dans ce pays. De la même manière, nous dénonçons la tendance de certains à prétendre soutenir cet objectif tout en consacrant l'essentiel de leur temps à attaquer ceux qui seraient responsables de toutes les difficultés en Irak, passant pratiquement sous silence les horreurs pratiquées par l'"insurrection". Que de nombreux opposants de gauche au changement de régime en Irak aient été incapables de comprendre ce qui a pu en amener d'autres, à gauche, à soutenir l'intervention, usant à leur endroit d'invective et d'excommunication, et plus récemment réclamant autocritique et repentance, représente une trahison des valeurs démocratiques dont ils se réclament.

En Europe, les actes de vandalismes contre des synagogues et des cimetières juifs de même que les agressions contre des juifs sont en augmentation. Sous prétexte d'"antisionisme", on voit des organisations se réclamant de la gauche accueillir désormais des orateurs ouvertement antisémites et faire alliance avec des groupes antisémites. On rencontre des personnes bien insérées socialement et des intellectuels qui ne se gênent plus pour soutenir que la guerre en Irak a pour but la défense d'intérêts juifs, et pour faire d'autres allusions plus ou moins subtiles au rôle néfaste de l'influence juive sur la politique nationale ou internationale. Dans les 50 années qui ont suivi l'Holocauste, de telles réflexions auraient instatanément disqualifié leur auteur. Nous nous élevons contre toutes les formes de résurgence de ces préjugés.
La violation des droits fondamentaux à Abou Graib, à Guantanamo et au travers de la pratique des "transfèrements" de prisonniers doit être fermement condamnée pour ce qu'elle est: une rupture avec les principes universels que les pays démocratiques, et en particulier aux Etats-Unis d'Amérique, peuvent s'honorer, historiquement, d'avoir largement contribués à établir. Mais nous rejetons le double langage qui conduit une trop grande partie de la gauche à dénoncer comme pire les violations des droits de l'homme imputables aux démocraties, tout en étant silencieux ou discret sur d'autres violations bien plus considérables. Cette tendance a amené des représentants d'Amnesty International, une organisation universellement respectée en raison son activité depuis des dizaines d'années, à émettre une comparaison grotesque entre Guantanamo et le Goulag, ou à soutenir que les mesures législatives prises aux Etats-Unis ou dans d'autres démocraties libérales dans le cadre de la lutte contre la terreur constituent la plus grande menace contre les droits de l'homme depuis 50 ans. Et il s'est trouvé des voix progressistes pour les approuver.

D. Conclusion

Il est fondamental pour l'avenir de la gauche que les personnes attachées aux idées de progrès, d'égalité et de solidarité internationale s'expriment maintenant clairement. Nous devons nous démarquer de ceux pour qui les idées progressistes et démocratiques sont subordonnées à un "anti-impérialisme" générique et simpliste et/ou à l'opposition à l'actuel gouvernement américain. Les valeurs et idéaux qui fondent ces idées -- la démocratie, les droits de l'homme, la lutte permanente contre les privilèges et les abus de pouvoir, la solidarité avec les peuples en lutte contre la tyrannie et l'oppression -- constituent le fondement de toute gauche digne de ce nom.

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traduction (encore provisoire) depuis l'anglais grace a la mobilisation de François Brutsch et ses lecteurs / amis auquel j'ai donc emprunte ces lignes.

lundi, mai 08, 2006

Slowenia !

Tout est la ou presque.

Et une exclusivite sur ce blog : beaucoup de talent.
Ahh.... les joies de la sous-traitance (que les choses soient claires, ma seule participation a l'oeuvre sus-nommee se resume a quelques apparitions devant l'objectif de... l'artiste ?/ de Grzesz !)

vendredi, avril 28, 2006

Passage a Paris, 3 juin 2006


Vous connaissez la maison...