jeudi, octobre 27, 2005

La guerre...

Rome contre la Bastille disait F.Furet de la France...
Po Polsku ? Gazetta contre PiS.

Edito enflame, traduit par Wiesniak sur un forum de Beskid, signe Janusz A. Majcherek sous le titre Rien de Nouveau. « NIHIL NOVI ».
Place a l'Artiste.
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La IVème République est présentée par ses auteurs comme un projet politique complètement original or, les partisans du PiS sont plutôt conservateurs, réactionnaires voire rétrogrades. De tels milieux sociaux n’aspirent à aucune politique innovatrice, mais désirent que la Pologne revienne à de bonnes vieilles dispositions connues depuis toujours. Cette IVème République reprendrait en effet l’héritage culturel de la « Démocratie Nationale », une certaine idéologie nationaliste et catholique prêchée par les idéologues du ZChN (Le PiS perpétue en grande partie la tradition politique de ce parti).La Pologne serait dirigée par un « véritable » Polonais, catholique « à vie », avec la bénédiction du père Rydzyk et le soutien des curés de campagne. Le programme politique du PiS copie le programme de « Sanacja » d’avant-guerre, qui déclarait vouloir « assainir » l’Etat, mettre fin aux affaires financières, mettre en prison tous les affairistes et procéder à un renouveau moral. Les Kaczynski ont même repris, au moins en partie, son mot de ralliement « Sus aux p...s et aux voleurs ! », complété par l’appel de Radio Maryja « Sus aux Juifs et aux Kashoubes ». Ce projet politique est fondé sur le centralisme démocratique, sur le contrôle omniprésent de l’Etat, mais également sur la distribution arbitraire des privilèges, sur le soutien arbitraire accordé aux bien-pensants et sur le principe de l’accès gratuit de tous les citoyens à toutes les prestations sociales. Ce système a en même temps des accointances visibles avec la période de la Pologne populaire. En effet, le projet de la Santé, financée par le budget, est copié sur le modèle en vigueur à cette époque-là, tandis que la promesse de construire 3 millions d’appartements en 8 ans ne fait que reprendre l’idée d’Edouard Gierek qui voulait construire « une seconde, lisez meilleure, Pologne ».Ainsi, la IVème République serait un amas de vieilles idées anachroniques, de conceptions et de slogans puisés de l’époque de la IIème République et de la Pologne communiste. Elle serait un mélange de la « Démocratie Nationale », de la « Sanacja » et du socialisme, cimenté avec la conception bien connue d’« unité morale et politique de la nation ». Malheureusement pour les auteurs de ce projet, l’Histoire qui se répète tourne en farce.Lech Kaczynski, qui aspirerait à être à la fois Dmowski, Pilsudski et Gierek, ne serait que leur caricature. Même chose pour la IVème République qui chercherait à copier les traits dominants de la IIe République et de la République « populaire », deux systèmes inférieurs à de nombreux égards à la IIIème République. On a, en outre, le droit de supposer que l’alliance du PiS avec le père Rydzyk, Lepper et l’électorat de la LPR a été purement conjoncturelle et que les frères Kaczynski la rompront prochainement. Sans cela, comment pourraient-ils aspirer à créer un gouvernement de coalition avec la PO ? Et comment cet électorat, à qui le PiS a fait tant de promesses, réagira-t-il à cette « trahison » ? Cela risque de chauffer.... Lepper sera écarté car tel est le sort des plébéiens mal dégrossis qui rêvent de vivre dans le secret des princes. La révolution morale de la IVème République sera poursuivie sans lui ? Ainsi, elle commencera par une duperie, tout à fait acceptable pour les moralisateurs qui désirent épurer la Pologne. En revanche, les Kaczynski ne chercheront pas à duper leurs électeurs auxquels ils s’identifient sincèrement. Ils s’identifient à tous les déçus, à tous les inadaptés, à tous les laissés-pour-compte de la IIIème République.Ils comprennent bien le boutiquier qui a perdu face à la concurrence des hypermarchés, le propriétaire d’un étalage avec des sandwiches, qui a été éliminé du marché par un Mac Do, le paysan qui ne sait pas à qui vendre ses oignons et même le journaliste qui n’arrive pas à trouver un journal qui publierait ses élucubrations fumeuses et qui compte être aidé par des hommes politiques partageant sa façon de penser. Une grande partie de l’électorat des Kaczynski se compose de gens déclassés à la suite des aléas du processus de transformation économique. Ils ne pensent qu’à prendre leur revanche sur le système actuel. Nombreux sont ceux qui attribuent leur échec aux règles injustes du jeu économique. Or, comme ces règles sont injustes, il faut les changer et obliger ceux qui se sont enrichis à rendre leurs profits aux plus méritants. Les frères Kaczynski prêchent ces vérités simples depuis des années. S’ils n’ont pas réussi à les mettre en œuvre c’est certainement à cause d’une cabale ténébreuse qu’il faut élucider. Et si l’on ne trouve pas de coupables, c’est qu’ils sont vraiment perfides. Il faudra alors intensifier les recherches.....Une partie des électeurs des Kaczynski voudrait seulement que « quelqu’un mette fin à cette pagaille ». Ce souhait, aussi compréhensible soit-il, a quelque chose d’inquiétant en soi. En effet, dans une démocratie peu consolidée comme la nôtre, en mettant fin à la pagaille on risque de mettre fin à la démocratie, comme cela a eu lieu à l’époque de la « Sanacja ». Il y a encore cette autre Pologne, qui ne cherche pas à modifier les règles et qui désire uniquement que notre vie politique devienne transparente, que les institutions publiques fonctionnent de manière plus efficace et que la Pologne s’ouvre davantage au monde ainsi qu’aux idées innovatrices. Les Kaczynski ne peuvent pas se permettre de faire semblant d’ignorer les sondages qui montrent que cette partie des Polonais dispose d’un meilleur niveau d’éducation, qu’elle est plus riche et plus jeune. Quoi qu’il en soit, de telles gens devront attendre que les frères Kaczynski veuillent bien leur indiquer une place dans la nouvelle Pologne. Jusqu’ici, les Kaczynski déclaraient que les Polonais honnêtes n’avaient rien à craindre dans une Pologne honnête dirigée par un Président fort. Il faut seulement qu’ils attendent qu’une Commission confirme leur honnêteté... […]Il est certain en revanche que peuvent dormir tranquilles tous ceux qui ont extorqué à la IIIème République des retraites d’invalidité, des prestations sociales et des allocations non dues. Même en IVème République, l’honnêteté aura ses limites.

mercredi, octobre 26, 2005

Un dernier...

La carte electorale de Pologne

La Pologne, politiquement ne semble pas être aussi difficile à comprendre.
Un vieux, rural à la retraite il vote Lech. Une jeune urbain il vote Donald.
Voila. Je rends ma copie :

Allez, rien de grave, la preuve (tentative d'auto-conviction)

Dur de te dire quelque chose du genre : « allez c’est pas très grave… » Essayons la méthode : non on n’éteint pas la lumière et je reste la, jusqu'à ce que tu sois endormie, te racontant une douce et belle (donc fausse) histoire…

Rien de grave : nouvelles élections en 2007.

Ainsi donc pour la première fois de sa très courte histoire, la 3eme République Polonaise a connu des élections générales et des élections présidentielles à peu près simultanément.
Ainsi donc (en théorie) la mandature qui s’ouvre durera 4 ans avec le résultat que l’on connaît : majorité (minoritaire) PiS à l’assemblée, président PiS au Belvédère. Et, pour la première fois aussi : Exécutif et Législatif ; même parti ; 4 ans…

Dans ce pays, la gauche semble avoir littéralement disparue (même pas 15% au premier tour en faisant la somme de toutes les tendances – du mastodonte à 9% ( !! ) aux groupuscules de 0,3%...).
Dans ce pays , c’est la droite Morale et Nationale catholique qui remporte le duel qui l’opposait à sa jumelle libérale. Jumelle (là encore) car finalement les divergences à attendre entre les deux prétendants ne sont pas si importantes qu’on a pu le dire selon moi. Ou ne le seront, selon moi, dans les faits. Et ce malgré les saillies de (notre) Président Lech. Et il y en a eu quelques unes.

On a en beaucoup parlé, écrit, débattu, rebondi, (pour une fois bien relaye par la blogosphere, jusqu'à la blogosphere francophone… c’est dire). A juste titre. Ces petites diatribes sur les homosexuels et « leur tentative de contamination des idées et des mœurs… », son interdiction de la gay pride (même rebaptisée ici "marche des fiertés" pour ne pas heurter la sensibilité des polonais). On a parlé aussi de ses prises de positions empruntes de grandeur de la Pologne, son anti-germanisme primaire, son euro-defiance. Son Atlantisme. Ses soutiens et relais au sein de la radio Ultraconservatrice (allant même jusqu'à incommoder le Vatican sur certaines positions. Nicolas du Chardonay Polonais mais avec une forte audience…)

Bref, pour beaucoup d’observateurs, on assiste bien a retour en force, pour 4 ans, sans opposition institutionnelle forte, de l’ordre Moral en Pologne. Taine, Bonald, Benoit 16 aux manettes du Christ des nations… un beau programme. Ciel couvert, brun, au dessus de la Pologne.

Les deux aspects les plus inquiétants et donc à suivre de très près sont le respect et l’égalité de traitement (et même le droit tout cours) des citoyens homosexuels (dont il a laisse entendre même s’il est ensuite partiellement revenu dessus qu’il « en purgerait l’administration » et la laïcité (dans les écoles d’abord mais plus généralement dans la société toute entier). Premiere mesure (peut être ?) ; des lois potentiellement liberticides en cours de discussion (Proposition de loi prévoyant de 6 mois à 5 ans d’emprisonnement pour le très vague délit « d’atteinte a la moralité » ou une autre prévoyant la condamnation de 1 an a 5 ans d’emprisonnement a tout contrevenant se rendant coupable de non moins évidente « atteinte aux sentiments religieux »…)

Dur donc. Pour l’instant et pour l’instant seulement. Car mon petit doigt me dit qu’on s’enflamme un peu trop.

Très (trop) officiellement, le PiS et le PO affirment encore pouvoir former une coalition dans les prochains jours. Si une telle coalition voit le jour, les membres de PO vont considérablement diluer le message national-conservateur du PiS et de son programme. Dont acte donc.
Mais cette coalition devient de plus en plus improbable. Car, semble-t-il, on s’achemine plutôt vers une majorité instable, de circonstance, fonction des votes, entre les (néonazis ?) la LPR et/ou SamooBrona. (Majorité instable ? mais Lech ne promettait pas-t-il une IVème République…)

Une telle coalition nationalo-populiste verrait dans un premier temps bien sur un durcissement des prise de position ostentatoires autant qu’enflammées en faveur de mesures droitières (peine de mort, serment de fidélité a la Pologne éternelle par les écoliers… tout est envisageable.) Mais d’après les analystes, la plupart des dérapages du leader du PiS et des désirs des ses potentiels allies LPR et SB sont à la fois anticonstitutionnels en Pologne et contraires a la CEDH. Dans une posture toute chiraquienne, Lech soutient ainsi des projets qu’il sait contraires au droit. Le juriste qu’il est aura beau jeu de dénoncer le diktat Européen l’empêchant de mener à bien des reformes législatives pourtant souhaitées par la représentation polonaise élue. Il ne pourra mener qu’une politique de continuation dans le respect du droit national et européen.

De plus, dans ce scénario du pire, une telle coalition qui verrait certainement le durcissement de tendances nationalistes, xénophobes, identitaires et ultra-conservatrices de la Pologne ne pourrait finir une législature.
Très vite ses allies se rendront compte qu’on ne peut continuellement se présenter comme plein de bonne volonté mais incapable de mener des reformes nationalistes a bien. Anticipant les élections, ils devront alors se démarquer sur la droite et taxer PiS d’enfant de cœur sinon de traître à la cause.
Dur d’être un parti gouvernemental avec des alliés plus à droite quand on est membre de l’UE (cf. Autriche et Italie)… Ainsi donc après deux ans de vociférations vaines (avec il vrai, un lourd et pesant climat d’ordre morale en Pologne) le peuple sera appelé à revenir aux urnes. Il n’y aura pas eu de chasse à l’homo, pas d’emprisonnements politique ou moral, pas de chasse aux libres penseurs ni de fermeture définitive d’établissements ou associations « immoraux »…)
Le PO ne pourra accepté de coalition avec le PiS, et sentant une victoire possible, participera (lancera) une motion de défiance à l’encontre du gouvernement minoritaire PiS.

Qu’adviendra-t-il alors ? Lech sera toujours président, la gauche encore absente. Et PO peut être, renforce. Apres le temps de Villiers viendra donc le temps des Madelin… Pauvre Pologne.

Nouvelles Elections en 2007.

mardi, octobre 25, 2005

No comment

lundi, octobre 24, 2005

Non non non ! ce n'est pas ma premiere fois.

En fait meme je continue ce que j'avais entrepris en Slovenie l'an dernier et ce que j'avais aussi fait, mais ailleurs, cette annee.
En esperant que la qualite s'ameliore.
Et l'actualisation aussi.