A la bibliotheque...
En ce moment la Pologne est présentée, j’imagine, assez durement au reste du monde.
- Gouvernement débile et fasciste à souhait,
- Peu europhile mais qui veut un budget taille à la mesure de son peu de support aux institutions de l’union,
- Supposé planquer des terroristes à la tonne dans de nouveaux Auschwitz ou les capos seraient agents de la CIA
- (Ultra)-Libéralisme à la Hayek et flax tax
- Populisme et homophobie…
C’est pourtant bien ce qu’elle est, comme ça qu’elle agit cette nouvelle Pologne… En partie.
Majoritairement reac-droitiere-homophobe-bushophile et trop largement, encore, antisémite, rurale, et arrieree. Une démocratie trop jeune, enfantine et immature de 15 ans a peine. Arrivant après quelques éclipses républicaines-parlementaires de quelques annees seulement ; éphémères .
Pour faire simple j’ai l’impression que des fois la Pologne c’est la Vendée. 1724. Toutes les raisons de la detester, de la rejeter. D'etre enerve. De s'en desolidariser ; de les (les polonais) considerer avec mepris...
Et pourtant moi, c'est l'inverse qui s'opere en ce momemnt. Et je ne commence qu'à peine à les découvrir, ce pays et son peule.
Par les gens, un peu, mais c’est dur. La barrière de langue m'est toujours aussi délicate afranchir.Et ce, malgré mes efforts (résilier l’abonnement au cable-satellite en hivers : aurai-je une tendance suicidaire ou suis-je simplement "débile" ? – le mot de mon boss quand je lui ai dit, à l’époque, encore fier de moi…) mes cours de langues, mes échanges discussion en français contre discussion en polonais.
Mes rencontres aussi.
Mais la j’avoue que je triche : je rencontre pas mal de gens parlant anglais. (Un pote parlant très bien polonais me racontait comment au début, il écartait toutes les filles parlant anglais ou français pour se concentrer sur les filles ne parlant que polonais – à la limite polonais et une langue qui lui était inconnue. Il les ‘sélectionnait sur cette unique critère. Il m’a admis que ses premières relations amoureuses en Pologne ont compté parmi les plus profondes et intenses avec ses échanges les plus beaux qu’il n’est jamais eu. Il ne s’est pas non plus trop étendu sur le genre de filles qui acceptaient…)
Au boulot aussi (en déplacement surtout)
Il est et reste facile de vivre en Pologne (dans n’importe quel pays étranger j’imagine) entouré de gens parlant la même langue et/ou l’anglais). Finalement presque de vivre hors du pays dans le pays.
Je continue cependant (commence) à le découvrir ce pays avant tout et surtout… par les livres (grâce à l’Institut en bas de chez moi ou presque)
En ce moment : Bronislaw Geremek (la Rupture) Jacek Kuron (la Foi et la Faute) Henri Minczeles (Histoire générale du Bund) et franchement… quel bonheur.
Quel bonheur de comprendre ces deux Pologne antagonistes (meme au temps de Solidarnosc). De voir et lire ces hommes dont je me sens tellement proches sur le plans des idées mais tellement petit à coté de leur grandeur, clarté, vision, intelligence. De ce genre de bonhommes qui nous expliquent ce que l'on sentait vaguement. Qui mettent des mots sur des vagues impressions, qui mettent en forme...
J’entrevois cette autre Pologne. Dont les membres, bien plus que certains en France ou ailleurs, doivent lutter dans contre une majorité plutôt réticente aux changements, fussent ils necessaires.
Et c’est un peu ce que j’avais déjà ressentis à la manif, avec cette autre Pologne.
Que oui, on gueule a raison sur cette Pologne vendeenne.
Mais merde les gars, crachez pas a la gueule de tout le monde. Il est des gens, auteurs, penseurs exceptionnels ici. Aussi.
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