lundi, novembre 28, 2005

Le temps de la comprehension ?

Quelques mois apres, les premiers ecrits et analyses sur les elections polonaises sont dispos sur les sites de sciences-po/Ceri (.pdf) et, une autre, sur le site de la Fondation Schuman. (.pdf).

Apres ce post, promis, je m'en vais (re)mettre un peu de perso.

dimanche, novembre 27, 2005

Un WE pour changer d'avis.


Bon c’etait pas gagne.

J’avoue que cette semaine j’etais pas sur Varsovie, donc je n’avais pas suivi les recents evenements.


Et ce mail que je recois vendredi...

Premiere reaction : je suis pas gay (j'ai pas cette chance, dsl) et suis pas polonais. Je vois mal ce qui pourrait me pousser a aller dans cette manif. A part le fait que ca fait longtemps que j'ai pas tenu du pave. Et que j'aime (j'aimais) plutot bien ca...



Manif dimanche en solidarite aux militants de Poznan et pour le retours de la democratie. Plac konstitucji, 12h00.



Pour une fois, les journaux ont bien relaye l'info, et pas mal de celebrites ont pris position. Plus que des prises de postions militantes sur les revendications des gays, la plupart des gens y ont vu et ont parle a raison de l'atteinte aux droits democratiques de citoyens fonction de leur orientation sexuelle. Sur ce point, la situation ici est pas terrible, comme en atteste ce rapport.


Mais moi la dedans, je fais quoi : en quoi ce serait mon combat ? Je me dis que ca s'inscrirait presque dans une demarche d'imperialisme : je vais faire mon francais donneur de lecon a cette societe polonaise schlerosee, malade de sa foi (ultra) tradi, qui a vote il y a peu pour les canards qui avaient fait clairement etat de leur postion sur l'attrocite homosexuelle...

S'en ait suivi 2 soirees (soirees enormes, d'ailleurs; un bon WE! ) pour parler a des potes (Fr et Pl) de tout ca.
Et le malaise qui grandit : je n'ai pas d'argument (autres que des trucs de mauvaise foi) pour ne pas me rendre dans cette manif.
  • Europeen.
  • Democrate.
  • Pabitant en Pologne.
  • Pas superfan des nazis.

Donc a ma propre surprise j'ai mis un terme a ma situation d'expat ici en Polonie. En me rendant a cette manif, je suis entre dans la chose publique polonaise.
Et j'ai l'impression que ca a aussi change mon regard a la societe polonaise. Avant c'etait plutot ca. Maintenant ? je ne sais pas trop.

mardi, novembre 15, 2005

Zamosc en mini bus


Alors quand même… quelques nouvelles du WE et un petit prétexte pour en plus parler voyages en Pologne. Finalement pas de Wrocław comme prévu un temps. Ni même de Puławy. Si des fois plus c’est con mieux c’est… la on s’est quand même dit que Puławy ca allait faire trop con. Du coup quand le bus s’est arrêté qu milieu de ce que le guide du Routard appelait un temps la deuxième Athènes on a preferait pousser Vers Lublin. Donc et oui, encore une fois, Lublin.

Qualifier Puławy de nouvelle Athènes, c’est vraiment dur. Petite ville de 50,000 habitants, un peu grise, un peu « polonaise en mi-novembre» (seuls les inities comprendront) qui tente de mettre en avant ces 3 cafés et son château , Puławy n’a certainement pas besoin de ça. On arrive avec l’envie d’en avoir plein les yeux. Forcement on est déçu. Nous on a même pas eu le temps d’être déçus. Un regard entendu –sourires « : On pousse une heure de plus (c’est du bus) : Lublin »
Soirée A Lublin. Toujours aussi magnifique, calme, Orientale déjà.
Et départ pour Zamość le samedi. Clame beau, reposant.

Zamość est un petit village (bourgade) presque aussi grand que Puławy dans lequel l’UNESCO qui a classe le site au patrimoine mondial de l’humanité est en train de réaliser des travaux pharaoniques. Ce sera beau bientôt. Mais il y aura du monde. Et moi, en plus, je préfère quand ça sent encore le salpêtre, que l’on zigzague au milieu de pavés défonces et de flaques d’eau noirâtres et que l’on voit, parfois certaines briques…

Non je parlerai pas des filles avec des oreilles d’elfes, de ces domowka étranges ou l’on sort (rapidement) en se demandant si vraiment ils regardaient bien, collégialement, un film de boules avant notre arrivée,> Ni du Tuba bar, Ni du Klub 68, Ni de mon jeudi a W-wa au (nouvelle boite ? non ! découverte : In-Off) Non.

Plutot de ces petits bus étranges qui sillonnent la campagne polonaise les WE surtout. C’est pas cher : 40 PLN pour un Zamosc W-wa. Mais par contre : réserver absolument. Et prier (c’est de coutume ici de toute façon) pour que personne ne sorte de sandwich pâté-chou durant le voyage. Ce fut mon cas.

Revue de Blogs (2) Polonais... en Franglais

Bah ouais, en ce moment c’est fainéantise. Je n’assis pas grand-chose de perso, ou d’impliquant. Mais chuuuut ! C’est parce que je lis les autres. Les autres blogs, d’ici, en Pologne. Certains sont droles, d'autres plus personnels.
Hier donc je suis tombe sur le blog de Boo. Marrant et plein de commentaires et remarques qui me rappellent des sentiments ou discussions que j’avais pu avoir en arrivant (quoi je me la raconte vétéran ?).
Même ton, même métier (volontaire au service des justes causes) mais en français sur le blog de Wrocław). Joli blog. Discret.
Enfin un autre (aussi découvert ajdh) dont l'auteur, tom, s’il continue de travailler la ou il le vaut certainement bien, pourrait bien rencontrer quelques potes…

Il m'a donne (enfin dans un de ses commentaires) la reponse a ce que je sentais bien mais n'avais jamais reussi a mettre de cosinus et qutre symbole matheux dessous : pourquoi chez nous il fait noir a 15h30. C'est

lundi, novembre 14, 2005

Il est tres (trop) fort

Plus je lis the beatroot plus je me dis que je devrais seulement lui demander des droits de traduction de ses articles pour ce blog. Au moins ca eleverait quelque peu le niveau de ce blog.

Son analyse de l'eventuelle presence en Pologne de camp de detention (torture ?) de terroristes sous l'autorite de la CIA est hallucinemment riche. (ca commence ici, puis la, la et encore la...)
La qualite et la hauteur de ses commentaires sur la future politique du gouvernement (et ses hypothetiques tendances a l'extremisme) sont du meme accabis.

Pour finir cette revue de blog, il en existe aussi un en fancais qui demenage pas mal niveau analyse sur le devenir politique de la Pologne. Ce n'est pas ici (pour une fois) mais la.

lundi, novembre 07, 2005

Vu d'ailleurs...

A la television polonaise, on ne parle pas souvent de la France. et moins encore de ses habitants. (la meme indifference s'applique a la Pologne vu de France) . Mais la, biensur, depuis une semaine c'est la France qui ouvre les journaux TV et qui mobilisent les intelectuels et universitaires polonais.

Cette autre France, cette seconde France.

Ici on est intrigue, etonne. Comment, la France n'arrive pas a remettre de l'ordre dans ces quartiers ? Des insinuations (rares), latentes, laissent penser qu'il s'agit d'un probleme Imigres contre Francais. Les collegues me parlent de guerre civile. Les autres francais sont pour la plupart incapables d'expliquer ce qui se passe ou va se passer. Certaines blagues commencent a sortir sur le marche de la voiture d'occasion en France actuellement.

Moi, je me sens loin de mon pays. Mais le plus intriguant pour moi c'est que j'ai l'impression que je n'ai pas moins d'infos et d'avis, propositions, ici, a Varsovie que n'en aurait a dispo un Parisien.

La presse francaise est etonnement vide (meme si elle y depense paradoxalement beaucoup d'encre). La blogosphere muette sur ce sujet, ou tout du moins muette lorsqu'il faudrait depasser la simple description des evenements (a quelques idiots pres) ... Et etrangement je participe du meme sentiment general d'incomprehension-comprehension. Amusement aussi, cynique, en ecoutant/lisant les conneries de la droite (de ses professionnels, aprdon, minsitre, ou du bulletin quotidien de l'UMP) qui n'ont d'equivelances que l'ineptie des reponses de nos amis socialistes... Trouver ici un commentaire que me semble pertinent :

Quoi faire ? Je n’en sais rien. Quelques générations ont été manifestement sacrifiées, et je ne sais comment faire. Les réprimer ou les contenir sont des idées de droite, pisser dans des violons et faire du simulacre de pédagogie sont des idées de gauche. Les premières me paraissent injustes et non conformes à l’idée que je me fais de la démocratie, les secondes ont prouvé leur inutilité.

Dans cet univers de conneries et gachis ; ou personne ne semble plus a la barre, ce texte froidement realiste, trouve ici...

On a eu beau tirer, toutes ces années, toutes les sonnettes d’alarme. On a eu beau, toutes ces années, faire savoir que tel ou tel autre chemin était possible, pour la ville, pour l’école. Non seulement les inégalités, le grand écart permanent, tout cela s’est aggravé, mais on a franchi la violation symbolique : la république se revendique du mépris par la bouche d’un ministre assoiffé d’ambition personnelle, et chargé de mordre sur l’extrême-droite un électorat qui marche selon cette peur.
Parce que c’est aussi la frontière symbolique qui a été franchie, le débord est aveugle, et aussi massif que la misère.
Ce qui me peine encore plus, et tous mes amis enseignants, éducateurs, urbanistes, musiciens, et toutes nos amitiés de si longtemps ici constituées, c’est qu’il n’y a plus rien, même plus la culture politique qui était la nôtre pour résister, influer, changer. Le meilleur de notre travail ne compte plus : on est comme ces camions de pompiers pris sous les cailloux.

Aucun de nous encore pour penser à la masse de dégâts, et ce qu’on en pourra reconstruire : il ne s’agit pas seulement de voitures brûlées. C’est ce que nous gardions de lien tissé, qui a brûlé aussi. J’ai peur.

Bref, j'ai pas d'idee.
Pas envie d'y reflechir, comme trop fatigue d'en avoir tant discute.
Pas surpris non plus.
Depuis toujours j'ai l'impression d'avoir entendu "un jour ca va peter, et quand ca va peter"... Alors si quand meme, je suis surpris. De voir certains surpris.

Pour conclure ce non billet : si les analyses des mdeias polonais ne me semblent que peu pertinentes, cette piste de nos amis anglais emprunte a Libe :

"La France brûle parce que les politiciens ont ignoré les problèmes des immigrés", titre l'édito de Mary Dejevsky.
Les responsables de cette faillite? Le premier d'entre eux s'appelle Jacques Chirac, selon la journaliste britannique. Elu sur le thème de la fracture sociale, l'ex-maire de Paris n'a rien fait, en dix ans au pouvoir, pour les deuxième et troisième génération d'immigrés confrontés au chômage, aux problèmes de logement et de racisme plus ou moins latent. Le bilan est sans appel: «La dégradation des banlieues et un état d'apartheid qui avance, constituent, sans aucun doute, le principal échec intérieur de sa présidence».

jeudi, novembre 03, 2005

Bon, bah chez vous ca brule, chez nous ca pele.


Je viens de lire que meme Clichy (92) s'y mettait en suivant l'exemple de sa soeur eponyme du 93... Pensees a ceux qui sont dans la fournaise. Moi je suis loin de l'avenue du General de Gaulle.
Coup d'oeil meteo : ici c'est parti, on attend (presque impatiemment) la neige.

Des gens interesses ?

Nous avons le plaisir de vous inviter a une rencontre-debat avec l'historienne francaise Sylvie Anne Goldberg (EHESS) sur le theme "Une si longue presence-absence : Juifs en Pologne, Juifs de Pologne", lundi prochain, le 7 novembre, a 18h30, ala Mediatheque (rencontre en francais / plus de renseignements sur www.ifv.pl, rubrique Calendrier).

Łodż














Le musee des industries textiles, Łodż.

La bonne idee qu'un WE a Łodz en fin octobre...

Łodz. Manchester Polonais. Peu d’intérêts historiques. Ville au passé trop récent, de ces villes manufacturières construitent a la hâte grâce a la manne trop rapidement gagnée par quelques entrepreneurs au dépend de centaines de milliers de travailleurs a la Zola.
Łodz c’est a peine deux cent ans d’histoire, une rue principale (Pietrokowska longue de 4 Kms, d’une droiture qui laisse imaginer un plan d’urbanisme tracé au milieu des champs, sans même un village.) De part et d’autre de cette artère de vie (boites, restaus, Palais somptueux des puissants et richissimes patrons des immenses Fabrika de Textile) un no mans’land de briques, de cours et d’arrières cours sombres, de petites rues crasses, de (rares) synagogues et d’églises décrépies.

Łodz m’est apparue comme une ville à vendre. Toute entière.

Une ville que l’on appelle pudiquement en cours de reconversion. Personne n’est dupe et ce depuis depuis trop longtemps ; la reconversion de Łodz, ça fait près de 50 ans qu’on la cherche. La Rusty Belt de la Pologne…
Tout ceci je le savais en partant.
Mais je n’y ai pas trouvé non plus la beauté brute des villes ouvrières. L’agréable spleen que l’on ressent devant des murs de briques trop longtemps noircis par des cheminées des usines. La chaleur et le bordel dans les pubs, de ces gars et ces filles d’ici qui boivent car il faut bien.

Je l’ai vu sous la pluie, triste et… seul.

Car un contretemps imputable au seul facteur humain ne m’a pas permit d’y retrouver ceux que je devais rejoindre. Absence manifeste de volonté de me voir. Seul donc. Au milieu de cette grande cité grise. Et le sentiment confus d’incompréhension, de m’être fait avoir; de m’être trompé, aussi. Surtout. Ils n’auront pas même daigné répondre à mes appels incessants. Laissé étrangement (choir) seul. Sans autre explication que leur silence. Tant pis, tant mieux. Les gens vont et viennent dans nos vies. Eux s’en sont aller sans motif, sans explication.
Łodz aura donc aussi été pour moi cette ville de la rupture. Prendre acte.

J’en parlais à Ju récemment. Je continue a penser qu’il est beaucoup plus facile de rencontrer des « gens », ici. Je veux dire quand on est étranger dans (a) un pays. Le plus facile c’est autours de sa communauté nationale d’origine (ou linguistique). Mais même avec les polonais, deslors qu’on est différent, l’on peut devenir enrichissant. Il y a aussi un état d’esprit général (Expat, VIE, Erasmus...) qui pousse à rencontrer, discuter, partager et confirmer ses impressions, sentiments… Comprendre et dialoguer.

Mais connaître des gens, beaucoup de gens, n’implique en rien leur qualité. Je pense que dans une telle situation, devant finalement un choix restreint et un certain déficit ou pour le moins bouleversement de l’environnement affectif (la famille, les potes sont loin…) on en vient a rencontrer et même pousser des expériences avec des personnes que l’on aurait certainement repoussees d’un revers de manche dans son environnement premier. C’est aussi ça les voyages, rencontrer des personnes de tous horizons, nouvelles, avec des visions et principes différents. Parfois opposés.

Je pense que tous ceux qui sont partis, seuls et loin, sont passes par la : on s’est tous retrouve (a défaut de pouvoir choisir) avec des gens avec qui on n’a d’autres affinités qu’une langue commune et une envie de combler des moments de solitude…

Comprendre, se remettre en cause et poser parfois des questions essentielles (qui sont mes potes et pourquoi ?) ... Riche, que cette expérience a l’étranger. En Pologne.

Et, ainsi, a Łodz.